Un vaccin est un agent immunogène non pathogène.
Heu oui mais sinon ?
Si on reprend tout dans l’ordre, on peut se rappeler que lors d’une première infection le corps va enclencher une immunité innée puis adaptative.
Le processus adaptatif va engendrer la création de cellules lymphocytes mémoires (faites un petit tour par l’onglet immunité adaptative si vous ne vous en souvenez pas).
Lors d’une seconde infection ces lymphocytes mémoires permettent à la réaction adaptative d’être plus ample, plus efficace et plus rapide. Cela parait logique puisque ces lymphocytes sont déjà activés et qu’ils ont été préalablement stockés par le corps.
La vaccination est justement basée sur ce principe de cellules mémoires !
En effet, cet agent immunogène non pathogène (spécifique d’une maladie) va déclencher la réaction adaptative et pourtant va rester inoffensif. On va donc créer des lymphocytes mémoires qui vont être stockés et qui en cas d’une vraie infection pourront rendre la réaction adaptative beaucoup plus efficace.
- Donc lorsqu’on est vacciné et qu’on est infecté on va :
-soit guérir plus rapidement
-soit notre corps va réagir assez rapidement pour que le pathogène ne puisse pas assez se développer ainsi nous ne tomberons pas malade !
Quelques informations supplémentaires, ça fait toujours plaisir !
Il faut savoir que les lymphocytes T mémoires ont une durée de vie plus courte que les lymphocytes B qui vivent en moyenne 5 à 10 ans. Voilà la première raison d'une vaccination régulière contre la grippe saisonnière ! (Oui, le virus de la grippe est surtout contré par les lymphocytes T même si une totale élimination des éléments pathogènes n'est possible qu'avec l'action conjointe des lymphocytes B ).
L’injection doit être inoffensive mais aussi génératrice d’une forte mémoire immunitaire.
- Quelques paramètres influençant la réponse immunitaire lors de la vaccination sont à prendre en compte :
- nombre d’injection selon le calendrier
- dose à injecter optimale (ni trop ni trop peu)
- la voie d’administration (elle peut changer l’efficacité du vaccin)
- l’utilisation d’adjuvants: les adjuvants sont des substances permettant de booster la réponse adaptative aux antigènes et permettent aussi d’activer l’immunité innée si le vaccin ne le fait pas. (le vaccin de la grippe ne contient pas d’adjuvant ou tout du moins pas en France)
Les vaccins ne sont pas tous les même, non ?
- Il existe différents vaccins :
-Les vaccins conventionnels : vivants ou atténués, inactivés, anatoxines, sous unités
-les nouveaux vaccins (souvent encore à l’essai, issus des nouvelles connaissances et nouvelles technologies)
Nous allons donc seulement nous intéresser au vaccin inactivés puisque ce sont ceux utilisés pour la grippe.
Ces vaccins vont souvent induire une réponse humorale, attention car la réponse adaptative cellulaire est la plus efficace contre le virus de la grippe, le mot souvent est donc à souligner ! (nous n’avons pas plus d’information sur ce point à propos du vaccin contre la grippe).
Ce vaccin engendre souvent des lymphocytes mémoires moins persistants ! Ceci est donc un second point qui explique les rappels réguliers du vaccin.
Comment est élaboré ce vaccin puisque le virus de la grippe est très variable ? (voir la partie virale)
Le vaccin contre le virus influenza est élaboré à partir des données épidémiologiques de l’été en Asie puisque le virus va ensuite être apporté en automne par les oiseaux migrateurs. Il est dirigé vers 2 souches du virus influenza A (AH1N1 et AH3N2) mais aussi contre une souche influenza B.
- Pour la saison 2013/2014, dans l’hémisphère Nord sa composition était la suivante :
-A/California/7/2009 (H1N1), identique à la saison 2012/2013
-A (H3N2) antigéniquement analogue au vaccin prototype contre le virus A / Victoria / 361 / 2011 à propagation intercellulaire (recommandé : A / Texas / 50 / 2012)
-B/ Massachussetts/2/2012, nouvelle par rapport à la saison 2012/2013
- On doit donc se faire vacciner régulièrement car :
- les lymphocytes T mémoires ont une durée de vie plus courte que les lymphocytes B
- les vaccins inactivés engendrent des lymphocytes mémoires moins persistants
- le virus influenza varie chaque année (et donc les lymphocytes mémoires doivent posséder des récepteurs différents des anciens pour reconnaitre le nouveau virus, voir partie CMH/TCR, immunité adaptative et la partie virale)
Sources pour cet article :
Santégouv.fr : http://www.sante.gouv.fr/vaccination-contre-la-grippe-saison-2013-2014-questions-reponses-professionnels-de-sante.html
Amélie sante : http://www.ameli-sante.fr/vaccination-grippe.html
Wikipédia : http://fr.wikipedia.org/wiki/Vaccination
Source principale : Immunologie cours pour licence et master édition ellipses 2010 de Eric ESPINOSE et Pascal CHILET
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