Immunité innée

Lorsque les barrières physique et chimique du corps humain sont franchies par des éléments pathogènes dans le cas d'une infection par le virus de la grippe par exemple, le corps met en place une défense biologique.
Nous verrons ici la première étape qu'est l'immunité innée, dans le cadre de la grippe saisonnière.



Mais comment le corps reconnait le virus de la grippe ?



Dans nos tissus (notamment dans ceux des voies respiratoires par lesquels passe le virus de la grippe) on a des cellules sentinelles. Celles si portent bien leur nom puisqu'elles sont chargées de détecter l'entrée d'un agent pathogène du non soi et de déclencher l'immunité.
Comme on vous l'a expliqué dans la partie virale, le virus de la grippe a sur sa membrane des glycoprotéines antigéniques : les hémagglutinines. Celles si sont reconnues par ces sentinelles telles que les cellules dendritiques grâce à des récepteurs sur leur membrane (les PRR).
Après avoir détecter le virus, les cellules sentinelles vont sécréter des médiateurs chimiques appelés cytokine : l'IFN-γ et la chimiokine.


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A quoi servent ces cytokines ?


Ces médiateurs chimiques sont utiles dans le recrutement des cellules circulantes présentes dans le sang. IFN-γ permet l'activation des macrophages tandis que la chimiokine recrute les leucocytes et active la sélectine et l'intégrine.


Recrutement des cellules circulantes ? Kesako ?


Les cellules circulantes sont les cellules de l'immunité que l'on trouve dans le sang : les leucocytes. On y trouve par exemple les monocytes et les neutrophiles.
Lors de l'infection par le virus de la grippe, il faut que ces cellules qui sont dans le sang se déplacent et viennent agir au niveau du tissu infecté, il s'agit du recrutement.
Ce recrutement s’effectue en trois étapes :
  • création d’interactions faibles entre la sélectine (sur les cellules endothéliales) et le Sialyl-Lewis X. Ces interactions sont cassées très rapidement avec le mouvement du sang puis elles vont se recréer un peu plus loin dans le vaisseau. Il s’agit d’un phénomène d’enroulement des leucocytes sur les parois du vaisseau sanguin.
    • une adhérence plus forte s’effectue entre l’intégrine (sur le leucocyte) et ICAM (sur les cellules endothéliales) aidée par la vasodilatation et l’augmentation de la perméabilité des vaisseaux.
      • ces leucocytes ainsi accrochés à la paroi du vaisseau vont pouvoir sortir du sang et passer dans les tissus par diapédèse.


          Une fois dans les tissus, les monocytes deviennent des macrophages qui, avec les neutrophiles, vont sécréter de l'IL-1 et de la TNF.

          Pour un complément sur la diapédèse et les modifications des vaisseaux sanguins : Cliquez ici
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          De nouvelles cytokines ???


          Et oui, entre les cellules, beaucoup d'informations passent par ces médiateurs chimiques.
          Ici, l'IL-1 aide à la fixation des cellules circulantes en activant la sélectine et l'ICAM. Il s'agit aussi d'un des médiateur responsable du déclenchement de la fièvre. Bien qu'elle participe aussi à la fièvre, la TNF a d'autres actions telles que la stimulation de la phagocytose chez les macrophages et l'attraction des cellules circulantes vers les tissus mais surtout elle permet la nécrose de certaines cellules infectées.

          Pour plus d'informations sur les médiateurs chimiques de l'inflammation : cliquez ici



          Les macrophages phagocytent, ok ! Mais qu'est-ce que cela veut dire ?




          La phagocytose est un processus qui permet aux cellules de digérer des éléments pathogènes (des parties virales dans le cadre de la grippe).
          Celle-ci commence au moment où la cellule phagocytaire reconnais un élément pathogène. Elle va alors former des pseudopodes, c'est-à-dire des extensions de la cellule qui vont entourer l'élément pour l'ingérer.
          Grâce à des enzymes, la cellule va pouvoir dégrader et digérer l'élément. La cellule va garder des élément antigénique qu'elle va placer sur des cellules du CMH pour devenir une Cellule Présentatrice de l'Antigène (CPA), utile pour l'immunité adaptative.


          N'y a-t-il que les leucocytes qui passent du sang vers les tissus ?


          Non ! Un autre type cellulaire passe du sang au tissus infecté : les cellules NK (ou cellules naturellement tueuses).
          Il s'agit de cellules lymphocytaires qui vont attaquer directement la cellule infectée. Les NK sécrètent une substance (la perforine) qui va former des "trous" dans la membrane de la cellule visée. D'autres protéines, les granzymes, vont pouvoir attaquer la cellule cible pour entrainer sa mort. Les NK sécrètent aussi de l'IFN-γ qui aide au recrutement des leucocytes.

          D’autres cellules encore se trouvent dans les muqueuses et les tissus et sont utilisées pour l’immunité innée mais nous ne les aborderont pas ici.


          L'immunité innée, est-ce seulement ça ?
           

          Parmi l'immunité innée, on trouve aussi le système du complément. Il est constitué d’un ensemble de protéines circulantes dont l’activation de l’une entraîne l’activation d’une seconde et ainsi de suite. Ce système permet notamment l'activation des lymphocyte B naïfs en plasmocytes sécréteur d'anticorps.
          Dans le cas du virus de la grippe, il y a très peu de virus circulants, nous n'avons donc pas besoin d'anticorps (ou en tout cas très peu). Ainsi le système du complément n'est quasiment pas activé, nous ne l'étudierons donc pas en détail ici.


          Quel est le rôle de l'immunité innée dans la stimulation de la réaction adaptative ?


            Le rôle principal de l'immunité innée est celui ci : les cellules telles que les macrophages ou les cellules dendritiques vont pouvoir devenir des CPA grâce à la phagocytose. Ces nouvelles cellules vont migrer vers les organes lymphoïdes périphériques où elles ont de grandes chances de rencontrer des clones de lymphocytes T naïfs. La reconnaissance par un clone naïf du fragment antigénique entrainera sa différenciation en lymphocyte T activé, ce qui va déclencher l’immunité adaptative.
            Bien entendu, l'immunité innée permet aussi au corps de voir si l'immunité adaptative est nécessaire ou si l'élément pathogène a déjà été géré.

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